TRAVERSÉE DU SUD DE L'ANDORRE

L'Andorre, ce petit pays pyrénéen, possède tant de lieux emblématiques pour les amateurs de la randonnée, qu'il est impossible de les voir tous, meme en consacrant plusieurs semaines à l'exploration des sommets, des vallées et des sites lacustres.

Le réseau des transports en commun, sillonnant l'ensemble des vallées andorranes, est bien organisé et bien conçu, ce qui permet de réaliser de longues traversées avec, à la clef, l'assurance de pouvoir rejoindre, à l'issue, le lieu de départ, confortablement installé sur le siège d'un autobus ou d'un téléphérique.

Le Sud du territoire andorran offre au marcheur les paysages les plus extraordinaires, avec notamment les myriades de lacs du Cirque des Pessons ou les paysages d'une exceptionnelle beauté des vallées de Madriú et de Perafita, véritables joyaux naturels, inscrites depuis peu au Patrimoine de l'Unesco.

J'avais mis au point un plan de traversée devant me permettre de visiter l'ensemble de ces sites, en faisant l'ascension du Pic des Pessons et en terminant ma course à Escaldes, d'où je pourrais prendre un bus pour retrouver ma voiture, laissée à la station de Grau Roig. 

Ma course s'est déroulée sur une journée et demie, dont chaque instant a été magique et dont les souvenirs demeurent intacts au fond de mon cœur et de ma mémoire.

PREMIER JOUR : Grau Roig- Pic des Pessons (2857m)- Pic de l'Aliga (Ribús) (2820m)- Estany de l'Illa-Val de Madriú- Collada de la Maiana- Refugi de Perafita 

1400 m de dénivelé positif, plus de huit heures de marche.

De la station de Grau Roig, emprunter la piste située le plus à droite. Au carrefour des pistes tourner à gauche (panneau Restaurant-Refuge). Arrivés à l'Estany Primer (30 min, Refuge), on peut opter soit pour le chemin qui accède au Pic des Pessons en passant par le col du même nom, soit, comme c'était mon cas,  pour l'itinéraire direct.

Pour l'itinéraire du col, suivre le balisage. Pour la voie directe, contourner l'Estany Primer par la droite (Nord) et se diriger vers l'Ouest. Il s'agit d'une mince sente dépourvue de balisage et facile à perdre lors du contournement des petits étangs, dont les chapelets se succèdent jusqu'à 2450 m environ.

Ensuite la sente, de moins en moins marquée, commence à grimper en direction du sommet (S-O), timidement d'abord, mais par des pentes qui ne cessent de se raidir à mesure que l'on progresse. Pas à pas, en grimpant parfois hors sentier et en prenant soin de choisir les passages les moins incommodes, on prend de la hauteur pour atteindre, finalement, le sommet (2857m, 2h45). Le sommet gratifie nos efforts par un beau panorama sur l'ensemble des massifs du Sud et de l'Est de l'Andorre.

En descendant un peu côté Ouest, on peut éviter la crête, aérienne, en la contournant par un bon sentier qui file plein Sud en remontant vers les crêtes de Gargantillar. Après une visite successive à plusieurs sommets culminant à plus de deux mille huit cent mètres, on parvient au Pic Sud de l'Aliga (ou pic Ribús, 2820m, 3h40). D'ici on peut admirer la vue plongeante sur les Estanys de Montmalús, nichés quelques 400 m plus bas.

En revenant sur nos pas, vers un col situé à l'Ouest du pic, on trouve un couloir de descente vers l'Estany de l'Illa. Après avoir dépassé l'Estany de l'Illa, le sentier rejoint le GR7. Au niveau du refuge de l'Illa (2500m, 4h20), le sentier principal entame une très longue descente vers le fond de la vallée, pendant laquelle se succèdent des petits étangs, des orris et des décors magnifiques. Le sentier rejoint les berges du ruisseau de Madriú et file en direction du refuge de Fontverd.

Bien avant d'arriver à ce refuge, vers 2050m, j'avais fait le choix de bifurquer à gauche, en direction du Col de la Maiana, en suivant un sentier balisé et indiqué par un panneau. 

Je traverse toujours des paysages d'une rare beauté qui ne sont pas sans rappeler, à certains moments, ceux des Montagnes Rocheuses du Continent Nord-Américain. Le sentier traverse une clairière avec un petit orri et file vers le Sud-Ouest. Après quelques pentes raides, la progression devient plus aisée. Bientôt, on arrive au large Col de la Maiana 2402m, 7h05) et, un peu plus tard, au Refuge de la Perafita  (2165m, 7h40).

Non gardé, celui-ci propose un confort basique mais néanmoins acceptable : six couchettes sans matelas, une table, une cheminée. 

La soirée est l'occasion d'un petit dîner festif et un peu arrosé en compagnie de quelques jeunes andorrans qui, tout comme moi, ont choisi de dormir au refuge cette nuit.

JOUR 2 : Estany de la Nou, Val de Perafita, Escaldes, Retour au Grau Roig.

L'aube révèle la riche palette des couleurs des flancs sud des pics Negre et de Montrull. Le soleil se lève derrière le Port de Perafita en inondant les pâturages d'une douce lumière dorée. Bercé par le murmure des sources, je me délecte d'un bon petit déjeuner et d'une tasse de café chaud. 

Le sac rangé, je décide de rendre une petite visite à l'Estany de la Nou avant de redescendre vers la civilisation. Accessible en vingt minutes depuis le refuge, ce lac, aux berges parsemées de pins, est situé sur l'itinéraire menant aux étangs de la Pera, du côté espagnol (catalan). Après une halte sur sa rive, je reviens en direction du refuge pour emprunter le sentier qui descend vers Escaldes en passant par les superbes bosquets de pins du Val de Perafita. 

Il faut environ 2 h pour rejoindre la route d'Engolasters et 20 min de plus pour arriver à la station des bus d'Escaldes-Engordany. Les bus en direction du Pas-de-la-Casa passent toutes les 40 min environ. Le chauffeur du bus m'a laissé descendre à l'arrêt situé juste avant la bouche d'entrée du tunnel, 2 km après les Bordes d'Envalirá. En suivant le sentier parallèle au cours du ruisseau de Valirá d'Orient, il m'a fallu 25 min de plus pour rejoindre le parking de la station de Grau Roig.