TUC DU PORT DE VIELHA (2604m)

Le Port de Vielha avait été, plusieurs siècles durant, un passage obligé sur l'unique chemin pédestre et muletier permettant d'accéder aux terres aragonaises depuis l'enclave du Val d'Aran. Le sommet situé juste au-dessus de ce haut col, et qui constitue le passage le plus élevé de la randonnée circulaire décrite dans le présent article, possède tous les atouts pour réjouir les esthètes montagnards. La vue qu'il procure, malgré son altitude plutôt modeste en comparaison avec la Maladeta toute proche, rivalise facilement en beauté avec celles des cimes les plus mythiques des Pyrénées.

Lors de ma dernière ascension du Tuc, nous y étions trois, installés sur un versant protégé du souffle glacé du vent, nous consacrant à une dégustation inoubliable du saucisson de sanglier agrémenté par un verre de pastis et une gorgée de café. Nous avons savouré ce grand festin face à l'Aneto, jetant par moments un bref regard à l'opposé, là où l'immense Estany Redo, d'un bleu irréel et intense, quasi hypnotique, s'étalait quelques centaines de mètres plus bas, serré dans l'étreinte des crêtes granitiques.

Accès : Toulouse-Bossost-Vielha. Traverser le tunnel de Vielha et tourner, immédiatement après la sortie Sud, sur le premier bout de piste qui se présente à gauche. Se garer au mieux et rejoindre à pied, en 5 petites minutes, le bâtiment abandonné de l'ancien Hospice (1600 m).

Dénivelé positif : 1150 m

Durée : 6 à 7 h pour le circuit complet. 2h30 pour l'ascension du Tuc. 

Difficulté : aucune par temps clair, en terrain sec et en l'absence de neige.

Description :

Depuis l'ancienne batisse désaffectée, qui faisait, jadis office de l'Hospice, puis de refuge, suivre la piste filant plein Nord, pendant quelques minutes, et l'abandonner rapidement au profit d'un sentier, à droite, balisé par quelques panneaux et abondamment cairné. 

Au bout d'une petite heure, la pente se raidit, puis se radoucit à nouveau à l'approche du Col Vielh deth Horo (2280m, 1h35). Ce vaste col nous gratifie d'un splendide panorama sur une partie du Val 'Aran. 

De là, nous poursuivons notre route jusqu'au Port de Vielha (2460m, 2h05), depuis lequel 35 minutes de grimpette suffisent pour atteindre le sommet (2604m, 2h40).

Le jour de ma dernière visite, un méchant vent a ralenti notre progression mais n'est pas parvenu à émousser notre enthousiasme. Sur la portion finale et exposée de la montée, là où le parcours frôle l'abîme, nous étions pour lui des proies faciles, mais une fois au sommet, nous avons pu nous protéger contre ses attaques tantôt à l'intérieur du petit abri en béton, tantôt sur le flanc épargné par les bourrasques.

Pour la suite du circuit, il faut descendre au grand lac, situé en contrebas à l'Est du sommet. Depuis le déversoir de l'Estany Redo (2245m, 3h10), suivre, derrière l'abri de la station scientifique, un sentier s'elevant au-dessus de la berge Sud et visant le large col dominant le bord oriental du lac. Il s'agit du Col de Sarrahera (2412m, 3h45), derrière lequel somnole Sa Majesté l'Estany de Riús. On devine aussi, au loin, une partie du très grand Estany Tort, surmonté par l'impressionnante pyramide du Tossal del Mar.

Après avoir longé le bord du bel Estany de Riús par la droite (vers l'Ouest), le sentier nous conduit rapidement au Port de Riús (4h10), où s'amorce la descente vers le Val de Conangles.

Sans encombres, ce bon sentier nous ramène à l'ancien hospice, d'où on rejoint très vite la voiture (6h15).