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TRANSCANTÁBRICA 13ème étape : Babia (San Emiliano) - Hotel Rural de Somiedo.

TRANSCANTÁBRICA 13ème étape : Babia (San Emiliano) - Hotel Rural de Somiedo.

Je l'ignore encore le matin du départ, mais le parcours de cette longue journée constituera l'ultime étape de ma traversée transcantabrique. Du moins, pour cette fois-ci, car je comptais à l'époque, et je compte toujours, récidiver, en ajoutant une belle suite à l'aventure 2021. Afin de parachever non seulement la traversée de la chaîne cantabrique, mais realiser également par la même occasion la boucle des Monts de León qui constituent à mon sens la partie intégrante de la Cordillère.

Pour l'heure, ce matin-là, je suis en proie à des sentiments partagés. Las de porter mon gros sac à dos, impatient de terminer l'aventure et savourant d'avance la joie de traverser la montagne magique de Babia, ainsi que celle de découvrir les paysages lacustres fascinants de Somiedo.

Malgré deux regrettables mésaventures, survenues un peu plus tard ce jour-là et apportant chacune sa dose d'amertume, ma soif de découverte et d'émerveillement face aux décors dignes de carte postale n'a pas été déçue.

Fiche technique :

Situation : Montaña de Babia, León; Somiedo, Asturias. Espagne.

Accès au départ de la randonnée : voir l'itinéraire routier jusqu'à San Emiliano, Léón, Espagne.

Sources d'eau : aucune vraie source d'eau potable entre le point de départ et Auterio. L'eau des lacs quant à elle mérite peut être bue en toute sécurité seulement après le traitement par Micropur.

Difficultés :

Aucune sur les tronçons :

1. San Emiliano - Col de Queixeiro (la première partie de l'itinéraire d'excursion pédestre San Emiliano - Torrestio, passant par la route et par la piste);

2. Lago Calabazosa - Cuetu las Brutxas - El Valle (Somiedo) : sentier mal balisé mais bien tracé et assez fréquenté.

Un excellent sens d'orientation et une vigilance sans faille requis sur le reste de l'itinéraire, afin de ne pas commettre les mêmes erreurs orientatives que celles qui m'ont conduit à des situations regrettables.

Durée, distance, dénivelé : entre 7h30 et 8 heures de marche au total pour une distance estimée à 22,5 km et un dénivelé positif cumulé de 1150 m pour le projet initial (1250 m, voir plus, pour la variante réalisée par erreur).

De San Emiliano, j'avais d'abord rapidement rejoint,  par la route, le petit village de Majua, distant de 2 km (30 min). Après avoir traversé le pueblo par la rue principale, bordée de jolies maisons aux murs de pierre apparente, on s'éloigne de Majua vers le Nord, en marchant sur la petite route qui suit le fond de la large vallée, se transforme en piste et impose, quelques kilomètres plus tard, une montée de plus en plus soutenue. Au cours de la marche, 1 heure et demie après le départ,  les paysages typiques de la Montaña de Babia commencent enfin à se dévoiler dans toute leur splendeur. L'effervescence de la dorure florale des pentes recouvertes de genêts, les silhouettes des montagnes aux formes pyramidales et aux faces finement ciselées par les caprices artistiques de la nature... Le tout - sous un ciel ensoleillé qui a choisi de revêtir son plus bel azur.

À l'approche du Collado de Queixeiro (2h30), la piste se sépare en deux. La branche de gauche descend vers Torre de Babia et celle de droite se dirige vers Torrestio. Aucune des deux solutions ne nous convient. Après une brève hésitation, on trouve la naissance d'un sentier qui nous invite à nous aventurer droit devant, pour pénétrer dans la petite vallée de Congosto.

Maintenant, je vous invite à examiner le projet initial de cette étape et, ensuite, la variante qui a été réalisée suite à une simple erreur d'orientation.

Projet initial :

Je souhaitais initialement gravir le sommet de Calabazosa, 2101 m, afin de célébrer d'une façon mémorable et élégante le passage de León aux Asturies. 

Pour cela, il aurait convenu que je longe la muraille montagneuse située à ma droite (N-E), tout en prenant de la hauteur et en visant le Collado de Congosto, 1985 m, situé à gauche du pic de Calabazosa. Depuis ce col, le pic se gravit sans aucune difficulté particulière (3h50). Un sentier direct, filant plein Sud, permet ensuite de rejoindre le sentier des lacs de Saliencia ( 5 h).

La variante réellement effectuée :

Une simple présomption m'a fait commettre la "boulette" qui a transformé une partie du reste de l'étape en cauchemar.

Au lieu de "coller" à la paroi située à ma droite, j'ai suivi les méandres de la Vallée de Congosto, en supposant à tort que l'itinéraire vers le pic de Calabazosa doit sans doute être apparent et bien tracé, et en croyant par conséquent que le semblant de sentier qui remonte les pentes de la vallée correspond en toute logique à mon itinéraire. Trop fatigué sans doute pour prendre le temps de bien lire et bien analyser la carte, j'ai visualisé ce que je croyais être le col de Congosto, mais qui était en réalité la Horcada de Verderona (2076 m), située au-dessus de ce qui reste de la laguna de Congosto. Au bout d'une demi-heure de grimpette, j'ai atteint la Horcada. C'est là que j'ai été saisi par les premiers doutes : la silhouette effilée de la Torre de Orniz était bien trop proche de ma position pour ne pas ébranler ma certitude initiale concernant l'itinéraire. 

C'est alors que j'avais décidé de poursuivre courageusement en me disant : si vraiment je me suis trompé, autant me tromper avec conviction ! Armé de cette conviction, je me suis aventuré sur des passages glissants et étroits zigzaguant parfois au-dessus du vide, pour tenter de négocier avec la crête. C'est sur un de ces passages dangereux que, me sentant déséquilibré et vacillant du côté du vide,  j'avais eu la présence d'esprit de me débarrasser de mon énorme sac à dos qui commençait à m'entraîner irrémédiablement vers le précipice. Au lieu de me casser en morceaux en subissant, entrainé par le poids du sac, une chute mortelle de plusieurs centaines de mètres, j'ai réussi à me stabiliser après une petite chute de un mètre et demi. Quant à mon sac...

Tournant ma tête, j'avais vu mon sac chuter sur les pentes raides, en faisant de multiples rebonds. Le premier choc l'avait ouvert et tout le contenu s'était dispersé en volant ça et là sur des centaines de mètres à la ronde. 

Me faufilant sur des corniches inaccessibles et dans les entailles cachées, à force d'allers et de retours entre la crête et le petit lac niché loin en contrebas, j'avais eu la chance de retrouver une bonne partie de mes affaires, ainsi que mon sac à dos, éprouvé par la chute mais toujours prêt à servir.

La toile de tente, les cartes, une partie de ma réserve d'argent liquide, mes clefs de maison et mon passeport, par contre, étaient restés introuvables malgré mes longs efforts de recherche. 

Mes camelbags étaient, eux aussi, en piteux état. Le premier avait éclaté et le second s'était presque entièrement vidé.

Armé d'un de ces courages qui résultent du désespoir, j'avais fini par trouver l'ultime passage me séparant du couronnement du sommet (qui n'était pas celui de la Calabazosa mais celui de la Muria Brava, 2129 m).

Improvisant ensuite une descente facile hors sentier plein Sud, passant sans aucune difficulté la crête au relief arrondi et aplati s'étendant du Nord au Sud entre la Muria Brava et l'Albe Oriental, j'avais constamment maintenu le cap au Sud-Est,  ce qui m'avait permis de tomber sur des sentiers conduisant au Lac Calabazosa. 

Le lac rejoint, je pouvais enfin considérer que le tir était enfin corrigé par rapport à la très regrettable erreur d'orientation commise quelques heures auparavant.

Reprenant mes esprits, j'avais poursuivi ma route l'égo toujours blessé, mais le coeur désormais plus tranquille.

Contournant le lac Calabazosa par la gauche, on monte une légère pente pour rejoindre le beau lac Cerveiriz. Au Nord de celui-ci, un sentier à peine marqué remonte les pentes douces direction N-O, traversant la Vega de Freisneu et la Vega de Camayor, où paissent de nombreux troupeaux de vaches, dans un cadre paisible et idyllique des verts pâturages s'étendant sous les pointes aiguës des sommets tout proches.

Au Cuetu las Brutxas, le sentier entame sa descente vers l'Ouest, en direction de la route pastorale traversant le Valle del Lago dans toute sa longueur.

Quand le sentier croise une piste,  à mi-chemin entre le Cuetu las Brutxas et le fond de la vallée, il faut la suivre vers la droite (vers l'Ouest)  pour rejoindre Auteriu (Rque : source d'eau potable) et el Valle. 

J'avais choisi de passer la nuit dans le très accueillant Hotel Rural de Somiedo, tenu par Nacho, Mary et leurs enfants.

Le lendemain matin, Mary, ayant sans doute pitié de ma mine épuisée et de mes mésaventures, m'avait fait économiser mon temps et m'avait permis de supprimer la quatorzième étape de mon périple en m'emmenant en voiture jusqu'à la station de bus de Belmonte de Miranda, d'où j'avais pu rejoindre Oviedo.

 

 

 

 

 

 

 

 

TRANSCANTÁBRICA 13ème étape : Babia (San Emiliano) - Hotel Rural de Somiedo.
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