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KEDARNATH (3780m)

KEDARNATH (3780m)

Au cours de mon voyage himalayen, Kedarnath s'est naturellement imposé en tant que  premier trek prévu. D'abord par le fait qu'il s'agit d'un chemin de pèlerinage abondamment balisé, surveillé et ponctué de très nombreux points de ravitaillement en eau et en nourriture. Ensuite, par sa situation géographique, permettant ainsi d'enchaîner, de manière successive et logique, par la route, tous les points de départ des trois autres treks que nous avions prévu. Enfin, il m'était impensable, à moi, un adepte du Tantrisme, de ne pas inclure ce bel endroit chargé de spiritualité et d'histoire, dans mon odyssée des montagnes indiennes.

Kedarnath abrite en effet le plus ancien et le plus  élevé (en altitude) des temples de Shiva. Le sanctuaire est presque deux fois plus vieux que notre civilisation chrétienne.

D'un point de vue plus prosaïque, je m'étais plusieurs fois surpris à songer au fait que j'aurais peut-être dû accorder moins de valeur à ce projet, en privilégiant la beauté des paysages de Gangotri, avec ses glaciers. Peut-être bien, mais je m'y serais sans doute senti, là aussi, étouffé par l'oppressante multitude des pèlerins, le seul aspect incommodant de ce trek.

En effet, dans ce pays trop peuplé, on ne savoure la solitude nulle part, même à Kedarnath, la dernière demeure de Shiva, au pied des neiges éternelles, si près des plus grands sommets du monde...

 

Situation :  Inde, Uttarakhand.

Accès : Rishikesh-Rudraprayag-Sonprayag-Gaurikund

Dénivelé et horaires: 1800 m et 5h à 8 h de montée si on démarre de Gaurikund (1950m) ou 2000 m et 7h à 10h de montée si on n'a pas la patience d'attendre plusieurs heures dans l'interminable file pour les taxis en partance pour Gaurikund et si on décide de démarrer le trek de Sonprayag (1721 m). 

Partis de Rishikesh vers 6h3O du matin, et sans trop nous attarder sur la route, nous ne sommes arrivés au dernier hôtel avant Sonprayag que vers 19h30. Les routes étroites et sinueuses, ainsi que les ralentissements du trafic routier ont rendu ces 213 Km interminables. 

Le lendemain, tôt le matin, nous décidons de commencer notre long trek depuis les portes de notre hôtel. En fait, la route étant interdite à la circulation depuis Sonprayag, situé à 1,5 km, nous devons nous résoudre à marcher à pied, compte tenu de l'immense bouchon qui s'est formé dans la nuit sur la portion de la route qui mène à ce petit village.

A Sonprayag, nous sommes interpellés par des agents de police, qui nous signalent que pour poursuivre plus loin, nous devons attendre notre tour pour faire le reste du trajet en taxi. Lorsque nous apprenons que les personnes dans cette file, longue de 500 m, attendent leur tour depuis de longues heures, nous choisissons d'ignorer les avertissements des policiers et de nous mettre en route. Nous filons donc à toute allure, traversant un pont et escaladant une pente. Les flics locaux, bedonnants, ne sont pas suffisamment en forme pour nous rattraper. L'un d'entre eux nous fait signe de loin, use de son sifflet, mais abandonne rapidement : il a déjà fort à faire face à une foule indisciplinée qui force le passage et tente de "griller" la file.

Nous suivons la route, en nous serrant, toutes les deux minutes, contre la paroi rocheuse pour éviter de nous faire écraser par les taxis bondés qui passent en abusant du klaxon. Nous marchons en avalant en quantité l'épaisse poussière et les gaz d'échappement. Un début rêvé pour un trek!

Gaurikund, enfin... La foule nous presse, les caravanes muletiers menacent de nous renverser à chaque instant, nous sommes sollicités toutes les cinq secondes, par les porteurs, les meneurs des mules, les pèlerins désireux de se prendre en photo avec nous. Ici, nous sommes des stars, les seuls européens parmi des dizaines de milliers d'hindous, qui créent des embouteillages piétons sur le sentier de Kedarnath.

Trois heures après le départ, pour échapper aux sollicitations incessantes, nous négocions une paire de mules, pour pouvoir poursuivre notre montée dans une plus grande quiétude. Ici, la paix a un prix - 2500 roupies par personne...

Peu avant Jungle Chatti, les belles silhouettes des montagnes enneigées se laissent apercevoir au détour du large sentier. Après le passage du pont sur la Mandakini, la blancheur immaculée des sommets reste visible en permanence.

Quatre heures plus tard, nos muletiers nous font descendre. Les mules ne sont pas les bienvenues au-delà de cette limite. Nous nous trouvons à une demi-heure du temple. Le reste du trek est une simple promenade. Trente minutes et cent mètres de dénivelé plus tard, nous arrivons enfin en vue du temple et de la petite bourgade de Kedarnath, dominée par d'immenses et majestueuses montagnes enneigées, culminant à presque 7000m d'altitude.

Après un repas bon marché mais dégoûtant, une nuit dans la dernière chambre d'hôtel restée libre et beaucoup trop chère pour le peu de confort qu'elle offre, vous pourrez redescendre à Sonprayag par le même chemin.

Pour la visite du temple, levez-vous vers 3h du matin et armez-vous d'une infinie patience. Une immense file d'attente sera déjà là, à votre réveil.

NB : Pour tous ceux et toutes celles qui souhaitent visiter Kedarnath pour des raisons religieuses et spirituelles, n'hésitez pas à prendre contact avec les brahmanes du temple. Moyennant une contribution financière très raisonnable, cette démarche pourrait réduire considérablement le temps d'attente pour faire l'expérience inoubliable d'une pooja (messe hindouiste) individuelle au sein du sanctuaire de Kedarnath. Voici les coordonnées téléphoniques de l'un d'entre eux : +91 96 34 892885.

Sur le plan spirituel et karmique, le pèlerinage et la cérémonie ont des conséquences très bénéfiques que vous ressentirez inévitablement.

Om Namah Shivay

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