KUARI PASS (3800m) et KUARI PASS PEAK (3890m)

L'état indien d'Uttarakhand, où l'on trouve une concentration impressionnante de très hauts sommets, dont la renommée n'est plus à faire, offre également une petite sélection de treks d'un ou deux jours, à la fois sympathiques et accessibles au plus grand nombre. Le Kuari Pass en est un exemple classique.

On s'élève d'abord au-dessus des hameaux traditionnels et pittoresques, avant de traverser une forêt de chênes et de rhododendrons géants, au milieu des sources. Un regard en arrière et on aperçoit soudain, par temps clair, sur l'écran du ciel, les silhouettes immenses des montagnes qui s'étendent entre Nanda Dévi, à l'Est, et Kedarnath, à l'Ouest.

On foule ensuite l'herbe des prés alpins pour atteindre sans difficultés le Kuari Pass, où la vue s'amplifie tous azimuts. Le retour peut s'effectuer en boucle, en descendant vers Auli. Quant à l'ensemble du circuit et à ces 1800 m de dénivelé positif, il est réalisable en une seule journée et en toute autonomie. En tout état de cause, tout pyrénéen ayant déjà pratiqué un aller-retour au Mont Valier en un jour ne devrait guère avoir de doutes en ses capacités.

Situation: Inde, Etat d'Uttarakhand, près de Joshimath.

Dénivelé et horaires : 1800 m, 7h30 à 10h l'aller-retour, en fonction du niveau personnel et de l'itinéraire choisi.

Difficultés : Aucune avec un guide, par temps clair et en l'absence d'intempéries (vent, pluie, neige).

Note importante :

La version classique de la montée vers Kuari Pass démarre du village d'Auli. Elle est proposée par toutes les agences des guides locales. Mais même si vous êtes un bon marcheur, vous ne parcourrez sans nul doute pas les 50 km aller-retour dans la journée. Depuis Auli, l'itinéraire est assez évident, mais la distance est trop grande. Et même si vous faites appel à une agence de guides, ce qui vous coûtera 3000 roupies par jour et par personne pour les porteurs, le matériel, la nourriture et le guide, vos efforts  seront vains. Les emplacements réservés au campement sont situés trop loin du Pass - vous n'atteindrez donc votre objectif qu'en fin d'après-midi, même si vous partez tôt le matin de votre camp de base. Et l'heure d'arrivée est un point clef car le petit secret de ses montagnes c'est que le matin le ciel reste généralement clair et dégagé, mais dès 10 ou 11h les nuages occultent la vue jusqu'au matin suivant.

En conclusion, oubliez les agences, offrez-vous les services d'un guide indépendant pour le jour de la randonnée, réservez l'itinéraire d'Auli pour le retour (5-6h depuis le Pass) et gravissez la montagne par le Nord du massif, depuis Darshan.

Si vous partez de Joshimath, la route ne prendra qu'une petite quarantaine de minutes et le prix des taxis indiens est très modique.  Dites au chauffeur de vous déposer au-dessus de Darshan, près du hameau de Karchi, à la fin de la piste immonde et poussiéreuse qui serpente sur les flancs  de cette montagne.

En bon montagnard que vous êtes, vous ne mettrez  guère plus de 4h45 jusqu'au sommet. Les 1800 m de dénivelé s'avalent dans la foulée avec une aisance déconcertante.

Si vous revenez par Auli, une fois  dans ce village, vous pourrez emprunter le téléphérique (payant) pour revenir à Joshimath (situé quelque 1000 m plus bas).

Et voici, pour les plus braves, l'itinéraire de la montée en toute autonomie.

Il est difficilement envisageable de parvenir au but avant 11h du matin, même si le taxi vous dépose à Karchi vers 6h, au lever du soleil. En effet, il faut songer aux haltes et aux pauses. Un rythme effréné nuirait au plaisir et à la  bonne humeur.

Le camp de base situé à mi-chemin nécessite l'obtention d'un permit auprès des autorités militaires locales, lesquelles ne les octroient généralement qu'aux guides et aux bergers locaux. 

La feinte consiste à vous munir d'une petite tente légère et d'un duvet, d'arriver le soir, et de marcher une petite heure depuis Karchi par l'unique sentier, montant au-dessus du hameau, jusqu'à la  lisière de la forêt (1h). En vous éloignant du sentier, vous trouverez facilement un emplacement discret et bien caché par les arbres pour vous installer à dormir  avec votre tente ni vu, ni connu.

Au petit matin, dès 5 ou 6 h, il faudra déjà impérativement démarrer la montée. Le sentier pénètre dans la forêt, traverse un ruisseau, monte la pente. Ne perdez jamais de vue son tracé!

1h45 : Vous arrivez dans une très vaste clairière, un replat aux multiples sources. Le  sentier se perd. Vous le retrouverez en partant à gauche et en montant de quelques mètres. En cas de doute, posez la question aux bergers qui prennent souvent l'habitude de camper dans les environs.

Au pire, allez simplement toujours droit devant, en profitant de la douceur des pentes et en visant les hauteurs. En gros, on se dirige plein Sud. 

Le  sentier (ou le hors-sentier pour ceux qui n'arriveront pas à retrouver la trace du chemin à partir de la grande clairière) monte inexorablement, à travers les vastes pâturages, vers la large échancrure visible au Sud-Sud-Ouest. 

Un premier col nous ravit par son tour d'horizon.  On traverse une ravine, on monte une côte, et nous voila au Kuari Pass (3h45 depuis la lisière de la forêt, 4h45 depuis Karchi). 

Un petit effort supplémentaire nous hisse au sommet immédiatement au-dessus du Pass, à un sommet situé vers les 3890m.

Du côté opposé du Kuari Pass, à l'Ouest, se situe la  longue vallée d'Auli. Vous pourrez emprunter cet itinéraire pour le retour.